Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Entre Rambouillet et Versailles
7 janvier 2008

Montfort-L'Amaury sous la Terreur

Note de lecture sur :

Catherine Coudron

Le district de Montfort-L’Amaury pendant la Terreur

Septembre 1793 - été 1794

Mémoire de maîtrise année 1972-1973, directeur A. Soboul, Paris I

Commentaire de l’auteur du blog sur le travail de Catherine COUDRON.

La Révolution est intensément vécue, même dans ces petits villages loin de Paris et Versailles. Le problème essentiel demeure le manque de nourriture et les réquisitions. Faut-il taxer, c’est-à-dire que l’Etat fixe autoritairement le prix du pain ? Le blocage réside dans la faiblesse des rendements, l’insuffisance du progrès technique donc dans l’insuffisance de la production.

Jusqu'en 1792 la Révolution n'abolit pas encore la monarchie, celle-ci partage le pouvoir avec les députés (et les manifestants). Le pouvoir appartient à de riches bourgeois, réalistes sur le plan économique, favorables à la liberté du commerce, tolérants. Mais le peuple a faim.

En 1792 les élections de la fin-août et début-septembre mènent au pouvoir la classe moyenne, la petite-bourgeoisie. Celle-ci n’a pas d’idée précise en matière économique. La centralisation et les persécutions anti-religieuses apparaissent comme un dérivatif, un nouvel opium du peuple ayant pour objectif de faire oublier lles difficultés : la rareté et la cherté du pain ainsi que la guerre que le gouvernement mène contre l'Europe entière, avec une succession de  reculs et d'avancées. A l'ouest du territoire, les anti-républicains se soulèvent. La révolution se raidit. De juin 1793 à juillet 1794 les Montagnards influencés par Robespierre instaurent un gouvernement brutal (fasciste ?), celui du Comité de Salut Public. C'est la Terreur.

Ces persécutions anti-religieuses sont d’autant plus absurdes que les curés de base ne sont pas entièrement hostiles à la Révolution. La nouvelle religion civique chère à Robespierre et qui voudrait remplacer le catholicisme s’enfonce dans le ridicule. Isolés vis-à-vis des paysans, des curés, des catholiques fervents et des notables, incapables de réunir une majorité autour d’eux, les militants et les chefs montagnards perdent le pouvoir à l'été 1794.

Je présente ici mes notes personnelles et partielles sur le mémoire de Catherine Coudron. 

         

         

         

          montfort

         

       

Introduction

Le district de Montfort comprend : Grosrouvre, Méré, Galluis, La Queue, Vicq, Mareil, Bazoche, Les Mesnuls, Saint-Rémy, Coignières, Maurepas, Tremblay, Jouars, Trappes, Elancourt, Neauphle-le-Château, Plaisir, Montfort l’Amaury, Villiers-Saint-Frédéric, Neauphle-le-Vieux, Saulx-Marchais, Beynes, Montainville, Marcq.

« L’entrée des sans-culottes sur la scène politique influence vivement par leurs actions les campagnes montfortoises. La taxation réclamée est imposée, et l’installation de la Terreur en septembre 1793 provoque de profonds bouleversements ».

Le décret des 17-27 février 1790 crée le département de Seine-et-Oise.

Situation agricole et sociale [ce titre est de l’auteur du blog]

Montfort est à onze lieues de poste de Paris. Il y a deux mille habitants. Le District de Montfort se divise en six cantons.

Canton

Superficie totale

Terres labourables

Bois

Prés

Vignes

Friches

Montfort

742

3978

2300

557

104

?

Neauphle

10944

7626

2275

415

378

?

Il n’y a aucune industrie importante.

Dans l’élection de Montfort : d’après J. Loutchisky, Revue d’histoire moderne 1933, la concentration des terres seigneuriales y est très forte. Le comte de Maurepas est seigneur de onze paroisses.

Les terres seigneuriales font 56 à 60 % du total.

Il y a aussi des représentants de la haute-bourgeoisie, des intendants, contrôleurs...

Au sud du district, dans le canton de Montfort, la forêt prédomine : sols médiocres, sables, grès, humidité. Le reste est un plateau calcaire recouvert de limon.

Le vin est de qualité très médiocre. Il y a aussi des pommes et des poires dont on fait du cidre. A peu près toutes les paroisses possèdent de la vigne. Le vin est vendu à bon prix à cause de la quantité consommée dans les villes. La vigne rapporte plus que le blé.

Le marché de Houdan est plus important que celui de Montfort.

L’ensemble des propriétés paysannes de l’Election de Montfort est de 5,8 % des terres.

Calcul sur sept circonscriptions :

61,5 % des paysans vivent exclusivement de l’agriculture

15,2 % exercent aussi un autre métier.

23 % sont « indigents ».

3,6 % sont laboureurs.

58 % sont journaliers, 9,2 % artisans, 5,3 % marchands ou meuniers.

33,5 % seulement possèdent une maison.

Importance du fermage.

La révolution censitaire, 1789-novembre 1792

Deux problèmes essentiels : la crise des subsistances, l’incapacité des responsables à résoudre cette crise.

Bonnes récoltes, mais cherté et manque de denrées. D’où des pétitions.

Les citoyens arrêtent des convois de blé, par exemple à Bazainville.

A l’été 1792, la taxation des denrées ne résoud rien.

Plus de ressources à Montfort.

Une pétition est rédigée. Dénoncent taxes non uniformes et le discrédit des billets. AN F 7 3689 7.

Rassemblement. Des détachements de la Garde nationale seront envoyés chez les cultivateurs.

Expédition à Rambouillet. Cela dégénère.

On réclame le respect de la taxe et la réglementation du commerce.

Le District compte quatre membres dans l’administration départementale, nommés par les Assemblées primaires. Dont A. Latruffe, fermier général des dîmes, biens et revenus de l’abbaye de Neauphle-le-Vieux.

82 curés et 16 vicaires.

Sur 98 recensés, il y a 84 serments dont 10 prêtés avec restriction et 12 refus. 2 LV 69.

Les paysans ne profitent pas de la vente des Biens nationaux. Les administrateurs du district sont pour la concurrence et la liberté.

G. Lefebvre, La question agraire.

Les commissaires envoyés par le Conseil exécutif provisoire imposent une taxation que condamne l’administration du district.

Décembre 1792 : liberté du commerce des grains et des farines.

- La nouvelle administration, novembre 1792-septembre 1793

Les élections amènent des hommes nouveaux : petits boutiquiers, artisans, commis d’administration.

Parmi les membres du Conseil général : Verger, cultivateur à ?

Mai 1793 : le maximum

La disette persiste. Les Montagnards sont hésitants. Devant les difficultés ils vont rechercher l’appui du peuple. Ils vont soutenir la taxation.

10 mai. Un arrêté du département fixe le prix du blé froment à 13 livres le quintal.

Les marchés se vident. Montfort manque de subsistance. Neauphle se plaint des cultivateurs, émeute à La Queue, à Montfort des voitures de grains sont arrêtées.

Arch D 1 L 23.

La nouvelle organisation révolutionnaire, septembre 1793 ; Thermidor An II

La Constituante envoie comme représentants en mission Delacroix et Musset. Ils épurent l’administration et créent des sociétés populaires.

Nivôse An II : ils sont remplacés par Crassous, plus montagnard.

L’administration est renouvelée en Brumaire An II. Le district devient la circonscription de base. Il est placé sous l’autorité directe de la Convention.

Démocratisation du personnel (districts + municipalité de Montfort).

Dans les villages il y a peu de bouleversements : pas de personnel compétent ? Les municipalités passent pour patriotes.

Les Sociétés populaires ne sont pas spontanées. Il y en a une à Neauphle-la-Montagne (2 LM 26, AD), une à Garancières, une à Houdan, une à Septeuil. Elles sont composées d’artisans, quelques marchands, beaucoup de professions libérales.

A Neauphle-la-Montagne : 28 citoyens le 25 frimaire, 88 en ventôse.

A Garancières : la Société est composée à 57,4 % de vignerons. Le métier de vigneron est instable : source d’enrichissement les bonnes années, parfois on devient aussi manouvrier.

Les Comités de Surveillance.

A la mi-nivôse : il y en a trois dans le canton de Montfort et trois dans le canton de Neauphle, avec une seule commune sans comité.

Ils sont peu fréquentés par les paysans car la présence est peu rémunérée. Les paysans sont illettrés.

A l’automne 1793 la situation n’est pas dramatique. Problème pour avoir des recensements exacts des grains. Certaines municipalités comme Grosrouvre et Jouars font des déclarations non fidèles.

Terreur religieuse et déchristianisation

La loi du 23 Brumaire An II enjoint aux prêtres d’abdiquer de leurs fonctions sacerdotales. Presque tous dans le district vont le faire. L’abdication permet de recevoir la pension. Sur 98 ( ?), 38 seulement vont le faire. Un état un peu postérieur à celui-ci montre que 48 ont abdiqué, 16 ont remis leurs lettres de prêtrise sans abdiquer.

Il y a de bons rapports entre les religieux et les autorités

Les prêtres sont parfois élus. A Maurepas le curé devient maire. A Grandchamp le curé se marie et devient maire.

Il y a quelques arrestations pour rétractation de serment.

Par exemple le comité de Surveillance de Garancières dénonce son curé mais la Société populaire réclame sa libération.

Le Comité d’Auteuil enquête sur le curé.

Le Comité de Goupillières se plaint de son curé.

Le Comité d’Elancourt se joint à la municipalité pour demander l’élargissement de son curé.

Quelques municipalités très hostiles au curé, se voient tempérées par l’administration ;

Par exemple aux Mesnuls, le curé est condamné à mort car il quête pour les émigrés. A Boissy, le curé, profitant de ses fonctions d’officier public de la commune, a fait des cérémonies religieuses.

Le 19 pluviôse, l’agent national Leroux : « toutes les communes sont au pas dans mon district […]. Je marche rapidement, je prêche le républicanisme partout. Les prêtres abdiquent […], les saints tombent. Les églises dédiées à la Raison et adoptées pour temples » 2 LM 38.

La cérémonie de Montfort. Des femmes représentent les déesses de la Liberté, Egalité, Raison. La société populaire propose au Conseil général de choisir cinquante sans-culottes hors des membres pour assister à la cérémonie et au banquet.

Mais, dans sa lettre, l’agent a barré la phrase suivante : « il existe cependant des malveillants ».

A Villette, plusieurs personnes possèdent la clef de l’église et l’ouvrent.

A Gressay et Richebourg, les curés célèbrent la messe pour les femmes.

A Galluis la messe est annoncée au son des cloches.

Les femmes plus que les hommes sont attachées à la religion traditionnelle.

Ce sont souvent les mesures révolutionnaires, d’enlèvement et d’or et de l’argent qui suscitent des réactions d’hostilité.

A Plaisir, des femmes s’opposent à l’enlèvement mais le maire intervient.

A Bazoches, protestations des citoyens.

A Montfort, la Société populaire au contraire réclame cet enlèvement

Des commissaires sont dépêchés à Gambais et Garancières.

Houdan : « fanatisme de la superstition ».

Les citoyens donnent des renseignements positifs sur leur curé : preuve d’une certaine fidélité.

L’observance du décadi est plus difficile. Des craintes se font à Montfort, gressay. On propose un nouveau culte : honorer le Vieillard.

Les prêtres condamnés.

Mai 1793 le curé de saint Martin des Champs empêche le recrutement des volontaires.

Août, le même ne déclare pas trois sacs de farine.

Vendémiaire, le vicaire de Neauphle se rétracte. Il est dénoncé par le Comité.

Pluviôse, le curé de Garancières se rétracte. Il est dénoncé par le Comité.

Bazoches : rétractation.

[…]

La levée en masse ne donne lieu à aucun trouble (septembre 1793).

La levée pour la Vendée, en février, idem.

La levée pour la Cavalerie en avril 1793 soulève des problèmes. Les autorités locales sont passives.

Ventôse : difficultés dans le canton de Garancières, à Septeuil.

A Neauphle la Montagne, Dammartin, Montfort, il faut tirer au sort.

Les réquisitions de matériel, nourriture se font bien.

Le port de la cocarde est difficile à obtenir.

Immobilisme des villages, des communautés et des Sociétés populaires. Force aux ordres de réquisition lorsque la situation de la république est stabilisée.

Réaction à l’automne-hiver An IV.

Retour des administrateurs de 1790.

Le 4 Nivôse, une pétition demande le renouvellement de la municipalité de Neauphle et l’épuration de la Société populaire.

Mots de « robespierristes, buveurs de sang, terroristes… ».

Dimanche execré, on parle des dévastations dans l’église.

Publicité
Publicité
Commentaires
Entre Rambouillet et Versailles
Publicité
Publicité