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Entre Rambouillet et Versailles
28 mars 2010

Les Motron (Trappes, Guyancourt et Versailles)

Journaliers puis rentiers :

Les MOTRON de Trappes et Versailles

Les Motron viennent des environs de Trappes et Guyancourt. Plus personne dans notre famille ne porte encore ce nom.

Dans la région il y a encore des    Motron. Je trouve aussi des homonymes autour de Neauphle. Peut-être, si l'on montait dans l'arbre généalogique trouverait-on des origines communes. Mais ce travail aurait-il de l’intérêt ?

Nos Motron ont disparus, emportés par le temps qui efface tout etc. Pfuitt ! Avec ce nom, c'est une certaine civilisation qui a disparu : celle de petit-bourgeois versaillais au tournant des XIXe et XXe s.

Que signifie ce nom de famille ?

Selon un dictionnaire linguistique, il désignerait le martinet ( ?) et serait originaire du Maine-et-Loire.

Sur internet je trouve un arbre généalogique fait par Fabienne Motron le Grill.

http://gw1.geneanet.org/index.php3?b=fmlg&lang=fr;pz=nicolas;nz=motron;ocz=0;m=D;p=nicolas;n=motron&siblings=on&notes=on&t=T&v=99&image=on&marriage=on

Et un autre fait par Marc Godefroy :

http://gw4.geneanet.org/index.php3?b=mgodef&lang=fr&m=N&v=MOTRON

Nicolas MOTRON (selon Marc Godefroy il est fils de Marie Anne Felice MOTRON) épouse Véronique BREAN.

D’après Fabienne Motron Le Gril et Marc Godefroy, ils sont les parents de :

- Nicolas Antoine MOTRON qui épouse en1729 Françoise Fusillier et en 1731 Marguerite Nicole Olin.

- Marie MOTRON &1723 Alexandre DRIANCOURT

Revenons à mes propres recherches.

L'ancêtre le plus lointain que j'ai personnellement trouvé est cet Antoine Motron 1, mort à Trappes en 1769 à 64 ans. Il n’y avait pas de Motron à Trappes en 1708.

Nicolas Antoine ou Antoine était journalier, ainsi que toute sa famille.

Selon moi, ce n’est pas lui mais son frère, Jean Batisse (Baptiste), cité en 1768 et 1769, qui est marié à Margueritte Olin morte en 1783.

Antoine laissa deux enfants :

- Mathurine épouse de Nicolas-Louis Vavasseur, journalier, morte en 1819 à 85 ans,

- Antoine Motron 2, journalier, âgé de 54 ans en l'an XII, époux en 1772 de Marie Anne Mulot, d'une famille de journaliers, vous l'avez deviné. Marie Anne décéda en 1820.

- Françoise

Ce dernier, Antoine 2, eut de nombreux enfants :

- Marie Anne Rosalie, morte en 1776 à trois ans

- Marie Thérèse, née en 1775, épouse de Jacques Jourdain, journalier. D’où au moins deux fils Louis-Jacques et Jacques-Nicolas Jourdain.

- Louis Antoine, ou Louis Antoine Nicolas, né en 1777, journalier, époux de Marguerite - Victoire Bernard, puis de Marie Catherine Portebois. Père de Louise Geneviève morte enfant, Louis Jacques Motron, Marguerite Félix et Charles Antoine.

- Marie Jeanne Félicité, décédée en 1779 à un an.

- Marie Anne Félice ou Félix, née en 1779, encore vivante en l’An VI.

- Charles Antoine, né en 1781, journalier, époux de Marie Catherine Félicité Nichon (ou Michou). Parents de Jean Charles Motron mort autour de vingt ans, Henri mort bébé, Marie Catherine Félicité (femme de François Fricaut d’où deux filles) et Georges Antoine Motron journalier (père d’un garçon du même prénom que lui).

- Marc Claude, né en 1783, journalier puis cultivateur, époux de Marie Françoise Constance Broussoir, puis de Marie Anne Boisguillot. Ils eurent comme enfants : Louise Agathe, Philippe Marc, Louise Eléonore, Marc Hilaire décédé à quelques semaines, et Marie Anne Adélaïde.

- Jacques, né en 1785, journalier, habitant Versailles.

- Jean Pierre Motron, mon ancêtre, naquit en 1786 à Trappes, mais ne connaissait pas exactement son état-civil puisque sur certains actes il déclara être né 1784. Il était journalier. En 1815 il épousa en premières noces Marie Geneviève Chauvel, d'une famille de journaliers de Guyancourt. Jean Pierre et son épouse y habitèrent. 

La commune de Guyancourt prés de Versailles abritait environ 700 habitants. Elle se trouvait sur un plateau argileux, à une altitude de 163 m. Dans de grandes fermes on y cultivait du blé et de l'avoine. Les Motron y travaillaient certainement.

Peu d’années après Jean Pierre se remaria avec Geneviève Simonne.

Jean Pierre eut trois enfants (voir plus loin) et mourut en 1851.

- Louis Théodore né en 1787 et mort l'année suivante.

Jean Pierre avait trois enfants, peut-être plus, de ses deux mariages.

- Geneviève Adrienne Jeanne, du premier mariage, mourut à deux ou trois ans.

- Jean Pierre, prénommé comme son père, naquit en août 1823 à Guyancourt. Il fut journalier et épousa en 1850 Margueritte Victoire Chauvelle, de Bouviers.

- Pierre-Jean, vit le jour en 1825. Il travailla aussi comme journalier. De 1850 à 1852 il demeure à Trou, petit hameau de Guyancourt, comme Bouviers. Il épousa en décembre 1854, Madeleine Hypolitte Guichard, née en 1831. Elle était marchande grainetière à Versailles, au 8 rue d'Anjou. Ses parents étaient journaliers à Sonchamps.

Quelle ascension sociale pour ce fils de journaliers ! Grâce à ce mariage les Motron connurent la prospérité et s'installèrent au chef-lieu de la Seine-et-Oise. Les femmes apportent souvent la fortune.

Jusqu'à présent, rien de bien palpitant : des noms, dates. C’est seulement à partir de ce moment que la tradition familiale conser­ve quelques souvenirs.

Les deux branches, celle de Jean-Pierre et celle de Pierre-Jean firent souche et se fréquentèrent longtemps. Moi-même, issu de Pierre-Jean, j’ai une cousine de la branche de Jean-Pierre. Cent soixante-dix ans de cousinage.

Pierre-Jean et Madeleine Hypolitte Guichard eurent trois enfants :

- Léon Pierre Désiré, l'aîné, naquit en juin 1857 à Versailles et mourut à quinze ans, en octobre 1872. La famille habitait rue d'Anjou, au 49, puis au 58.

- Félix Albert naquit en 1867 et décéda en 1892. Il avait épousé Mathilde Clémentine Dupuis. Comme son frère, il fut inhumé au caveau familial. Il était grainetier au numéro 41.

- EMILE-JULES Motron, mon arrière grand-père, naquit en décembre 1868. Il fut soldat au 131° régiment d'infanterie de ligne, à Orléans. Il était assez petit, brun. Il épousa en août 1893 Adélaïde Bouchez, d'une famille de culti­vateurs aisés de Villiers-Saint-Frédéric. Le père d’Adélaïde, Aristide Bouchez était au conseil municipal de Villiers. Il avait des opinions dreyfusardes, de libre-penseur.

Emile-Jules professait des idées proches. Il se lança dans la politique. Il a laissé le souvenir d'un "anti-curé". Il se présenta aux élections municipales du 5 mai 1912 sur la liste de "Concentration Républicaine", d'inspiration radicale.

Il y a aux Archives municipales de Versailles, un long texte où cette liste radicale critique le bilan de la municipalité sortante. Celui-ci est qualifié d "indigeste fatras". Les sortants sont qualifiés d'incapables, d'avares et de dépensiers.

Les moqueries ne manquent pas : "Le goudronnage des contre-allées, c'est la grande découverte de la municipalité Baillet-Réviron. Célébrons, citoyens, sa fertilité d'invention." L'emploi du terme de "citoyens" fait très Révolution de 1789 : le modèle des Radicaux.

La municipalité "a refait le plafond" d'une école : "Cela prouve assurément un grand dévouement à l'enseignement laïque."

" Elle a établi des fosses d'aisance et des water-closet (...) Cela part d'un bon naturel, et chacun félicitera la municipa­lité sortante de laisser derrière elle cette preuve manifeste de son activité." Faut-il apprécier cet humour délicat, ou s'indigner de cette mauvaise foi ? Cela fait partie de la vie politique locale.

Continuons l'impitoyable critique de l'équipe sortante. A propos d'un pont étroit : "la municipalité Baillet-Réviron est conservatrice."

"Elle s'attribue la mérite de l'augmentation de la population (...) Mais il ne convient pas d'insister sur ce sujet délicat."

Est-ce du mauvais goût, une preuve d'amateurisme ?

Enfin : "Elle n'a même pas accompli son devoir élémentaire de patriotisme". Une médaille spéciale spéciale devait être donnée aux anciens combattants de 1870, "l'année terrible". A Versailles la distribution fut confiée à "un employé auxiliaire du 3° bureau" comme s'il s'agissait "de bons de pains ou de charbon."

Le patriotisme était une question sensible. En 1870, la droite avait préféré passer un accord avec les Prussiens, plutôt que de laisser les mains libres aux Communards. La droite versaillaise (dans les deux sens du mot) n'avait pas beaucoup évolué. En tous cas, moins que dans le reste du pays. Il se peut qu'elle n'ait pas vue d'un bon œil cette médaille.

Le reste du texte, développe les propositions des radicaux.

" Nous voulons encourager de tout notre effort le commerce de Versailles (...) Versailles n'est pas seulement un musée; (il faut) détruire cette légende que Versailles est une ville morte ". Aujourd'hui, le problème n’a pas changé.

Les mesures d'urbanisme proposées sont nombreuses et ambitieuses.

Elles sont suivies par des propositions sociales : il faut plus de crèches, et qu'elles soient laïques, des logements ouvriers sont nécessaires etc.

il n'y a pas assez d'écoles laïques. Nous retrouvons là un thème traditionnel de la gauche française.

Bref "nous voulons mettre l'administration de Versailles en harmonie avec l'ensemble du pays républicain […] au lieu de manifester à tout propos et hors de propos les sentiments les plus hostiles à toute la politique du gouvernement, au lieu de se fermer ainsi d'avance toutes les portes du ministère."

Parmi les candidats, se trouve Emile Motron "ancien négociant". Il avait quitté jeune les affaires.

Le résultat fut un échec : seulement 1449 voix pour mon aïeul.

Nous retrouvons sa trace quelques mois après, en novembre. "Le Républicain de Versailles et de Seine-et-Oise", organe départemental de l'Alliance Républicaine Démocrate, comité radical de l'arrondissement de Versailles, signale M. Motron comme trésorier.

Ma grand-mère me racontait qu'étant élève au lycée de jeunes filles de Versailles (actuellement La Bruyère), elle collait partout, y compris sur les tables, des timbres représentant L. Gambetta "prêchant" pour l'école laïque.

Revenons à Jean-Pierre Motron, frère de mon ancêtre.

Il avait un fils : Charles-Isidore Motron, né à Bouviers (Guyancourt) en 1852. Il fut, dit-on, orphelin à 11 ans. C’est son oncle Pierre-Jean et sa femme Madeleine Hypolitte qui l'élevèrent. Ils habitaient Versailles.

Charles-Isidore avait un demi-frère plus jeune que lui, Vanion, qui travaillait comme boucher à Versailles et père d’une fille. Charles-Isidore avait aussi une demi-sœur Vanion qui épousa Louis Monard. Ils vécurent Paris et Charenton et elle mourut à 35 ans.

Charles-Isidore fut maçon à onze ans, liquoriste, puis blanchisseur rue Saint-Honoré, à Versailles. Il est cité comme propriétaire en 1898. Il fut témoin pour la mort de son oncle et aussi celle de son cousin Emile Jules.

Il mourut le 11 mai 1934. Il avait épousé Albertine ou Célestine, ou Ernestine Caillaux.

Ils avaient eu un fils Georges Motron, mercier-bonnetier à Versailles. D’où deux filles.


: N4 S et Oise, 29.

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